C’est grâce à mon amie Mako que j’ai découvert, l’année passée, le quartier de Nippori dans le Nord-Est de Tokyo. Ce quartier, elle me l’a recommandé lorsque je lui ai demandé conseil, cherchant où acheter des tissus au Japon. J’ai pensé qu’elle faisait référence à un grand magasin, je me suis donc rendue à l’adresse qu’elle m’avait transmise dans un Tokyo pluvieux d’une journée d’automne. Sortant des zones touristiques de la métropole, je traverse des quartiers qui seraient presque glauque sous cette pluie et me demande où est-ce que Mako m’envoie. Arrivée près de mon objectif, je vois assez rapidement des petits drapeaux jaunes tout au long de la rue, avec l’inscription « Nippori Fabric Town ». Je ne comprends pas tout de suite. Petit à petit, je commence à saisir : moi qui croyais que c’était le nom du magasin recommandé par Mako, je réalise que c’est en fait une rue entière. Hormis quelques petits magasins de nourriture, toutes les boutiques de la rue sont dédiées à la couture au sens très large !
Mais quel n’est pas mon désarroi de constater que la plupart des boutiques sont fermées le dimanche. On m’avait pourtant informée qu’à Tokyo, les magasins ne ferment jamais. Mais Nippori est un quartier un peu décentré et les petites échoppes n’ont rien des grandes surfaces du centre de Tokyo. Trempée par les quelques trente minutes de marche sous la pluie pour atteindre cette fabric town, je longe désespérément les vitrines, toutes fermées. Les aperçus prometteurs à travers les vitres sales me laissent d’autant plus frustrée. Par chance, quelques boutiques sont toutefois ouvertes et je n’en manque pas une.
J’ai déniché notamment ce magnifique satin bleu nuit dans une toute petite boutique pleine à craquer de rouleaux de tissus dans un désordre complet, mais qui vend ses tissus au prix unique de 108 yen japonaises le mètre (soit 1.- franc suisse). Pour comparer, un coton bon marché en Suisse tourne autour des 20 francs le mètre, minimum. J’ai donc pu confectionner une robe pour quelques francs (et une bonne semaine de travail !)
J’ai eu fin août l’occasion de passer à nouveau un jour à Tokyo. J’ai donc tiré profit de cette journée à mon goût, en posant pour un photographe japonais le matin et en passant mon après-midi à Nippori. Cette fois, je me suis bien évidemment arrangée pour me trouver à Tokyo un jour de semaine. Arrivée dans la fameuse rue, que je retrouve cette fois dans la fournaise du mois d’août, à peine moins mouillée, mes yeux se sont ouverts grands, grands et se sont mis à tourner dans tous les sens (oui, comme les cartoons).
La majorité des commerces sont des petites échoppes, parfois minuscules. Quelques uns sont plus grands, notamment la chaîne « Tomato » – certes, étrange nom pour un magasin de matériel de couture. Tomato, c’est un peu le Marché Saint-Pierre du Japon, mais réparti sur plusieurs bâtiments, chacun étant dédié à une section du magasin.
Chacune des boutiques de Nippori a sa spécialité. Tandis que la plupart propose des tissus de toutes sortes à n’en plus finir, il y a une ou plusieurs boutiques pour tout. Les perles, le cuir, les machines à coudre, les boutons, les plumes, les strass, les dentelles, les outils de couture, ainsi que plein d’autres petites bricoles et accessoires : le rêve de la costumière ! Je ne tenais plus en place.

Les boutiques de cuir sont les plus surprenantes : on y trouve non seulement des rayons entiers de cuirs en tous genres, mais aussi des fourrures, et autres « peaux » d’animaux ! Je vous laisse juger…



C’est donc chargée de plus de dix mètres de tissus et diverses bricoles que je suis repartie pour mon hôtel-capsule, éreintée mais heureuse de ma journée. Je termine en ce moment le costume d’un nouveau numéro, et je suis impatiente de me mettre ensuite à la tâche pour donner forme à ces belles trouvailles de Nippori !
LW

C’est sûr ça donne envie! Mais il faut avoir bien du temps pour passer par là!
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En effet… mais surtout pour coudre avec tout le beau matériel acheté là-bas !
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