Ce printemps, j’ai été un peu moins active sur scène, en revanche j’ai eu la chance de participer à de beaux projets photographiques. Pour cet article estival, je vous propose une petite sélection des meilleurs clichés de ce semestre passé. Sous forme de voyage dans le temps, je vais commencer dans les années cinquante et remonter jusqu’au tout début du siècle.
Le dernier shooting en date est celui qui a nécessité le plus de préparation en amont : le photographe Yves Lassueur a initié ce projet au mois de décembre déjà. D’une part car nous étions une équipe nombreuse composée de plusieurs modèles ainsi que du personnel de l’aéroport de la Blécherette à Lausanne, d’autre part parce que le temps n’a pas joué en notre faveur et que nous avons dû reporter plusieurs fois ce shooting à cause de la pluie.

Pour notre plus grand bonheur, nous avons eu le soutien de l’Association pour le Maintien du Patrimoine Aéronautique (AMPA), qui a mis à notre disposition une magnifique pièce de collection le temps d’un après-midi : leur Morane-Saulnier, avion construit en 1937 en France. Le photographe et ancien journaliste, Yves Lassueur, nous a proposé de mettre en scène l’arrivée de stars Hollywoodiennes, qui seraient accueillies par des reporters lausannois. Notez que les reporters sont équipés avec du matériel original d’époque. Si ces quelques photos vous plaisent, vous pouvez jeter un œil au portfolio de Yves pour voir toute la série.
Pour rester dans le thème des stars de cinéma, tout en reculant d’une décennie, les photos suivantes ont été prises par Philippe Houdebert, qui a fait appel aux techniques d’éclairage du célèbre studio de photographie Harcourt. Cet effet de contraste avec le halo blanc sur le fond noir, ainsi que la manière d’éclairer le visage sont typiques de ce studio. Dans les années 1930-1940, ce studio parisien était renommé et toutes les stars de l’époque allaient se faire tirer le portrait chez Harcourt. Bien sûr ces photographies de moi n’ont pas été prises là-bas (bien que le studio existe encore aujourd’hui), mais Philippe y a suivi une formation sur leur techniques d’éclairage. Pratiquement aucune retouche n’a été faite sur ces photos : la préparation est fastidieuse mais l’éclairage minutieux suffit ensuite à produire de beaux clichés.

Encore une dizaine d’années plus tôt, nous voyageons maintenant jusque dans les années 1930, cette fois dans une toute autre ambiance : celle de la maison close. Le temps d’une journée, mon amie l’artiste Lady Dada et moi-même avons été accueillies chez Jean-Raymond et Agnès, couple qui travaille en duo, à Lyon. Rien que pour leur appartement, la visite valait le détour : c’est un musée en soi, rempli de trésors du passé ne laissant plus le moindre centimètre carré de mur apparaître. Durant la matinée, Agnès m’a coiffée et maquillée, tandis que les discussions allaient bon train et que le photographe, connu sous le pseudonyme d’Henry Jee, nous passait des extraits de films d’horreur italiens des années 1970, piochant DVD après DVD dans sa bibliothèque pleine à craquer. Puis je suis passée sous la chaleur des projecteurs (qui sont anciens) et l’œil de la caméra, tantôt numérique, tantôt analogique, tandis que Dada était entre les mains de fée d’Agnès à son tour. Sacrée ambiance, nous y avons passé toute la journée jusque tard le soir et le temps a filé à toute vitesse.

Jean-Raymond Hiebler est passionné de séries noires. Sa signature : prendre des photos de mises en scène de crimes, toujours dans une ambiance très sombre et mystérieuse de série noire d’époque. Je n’y ai donc pas échappé et ai dû « mourir » pour la cause, le temps de quelques clichés. Si le thème vous rend curieux.se et que vous souhaitez découvrir son univers, le travail de son exposition Unsolved Cases (affaires non résolues) est présenté sur ce site.

Changeons encore une fois d’ambiance, cette fois pour la Riviera vaudoise. C’est dans le parc d’un palace plus ou moins abandonné du début du 20ème siècle, situé au-dessus de Montreux, qu’Yves Lassueur m’a proposé de shooter. La vue sur le Lac Léman était splendide et c’était un cadre idyllique pour se faire prendre en photo !

Je serais bien incapable d’associer les photos qui suivent à une époque en particulier. Bien que ma tenue tire son inspiration dans les années vingt, je trouve que les tons de l’image et l’interprétation qu’en a faite le photographe Fabien Wulff-Georges sont intemporels. J’aime bien le côté rétrofuturiste. Ces prises de vues n’étaient aucunement planifiées : les photos ont été prises juste avant un spectacle, quelques minutes avant l’ouverture des portes alors que la scène était déjà prête, mais la salle encore vide.

Enfin, cette dernière image ne provient pas d’un shooting, mais d’un instant, ou plutôt d’un regard, capturé lors de mon passage sur scène aux Caves du Manoir, lors d’un spectacle organisé par le Geneva Burlesque Festival. Je termine donc cet article sur cette photo, prise par Sylvain Smykla, qui est mon dernier coup de cœur photographique.

Je vous souhaite à toutes et à tous, qui passez sur ce site, un bel été, et je vous retrouverai à la rentrée !
Photo de couverture : Henry Jee